THE ROOSTERS BAND - Cocked (août 2010)

Tracks: 

01-Blacktop Therapy
02-The Money Man
03-Cocked And Loaded
04-Last Of The Real Men
05-Let It Go
06-Bar Room Zombies
07-Broken Wheel
08-I Like Me
09-Rebel Again
10-Miles Of Dirty Road

Musiciens: 

Jimmy Lamson - guitars, vocals
Jamie Adams - guitars, vocals
Matthew Adams - vocals, bass
Anthony Heiter - drums
Julie Adams – violin

Le rock sudiste semble avoir la cote en dehors de ses états de prédilection ces temps-ci. Après les Canadiens de Three Engine Train et l’éclosion de Hogjaw, originaire je le rappelle d’Arizona, voici un groupe originaire d’Indianapolis, même pas à la frontière du Kentucky donc, qui se réclame clairement du rock sudiste. Pourquoi pas ? Les différents albums chroniqués sur ce site montrent clairement que le feeling est l’ingrédient le plus important pour cette musique. Ces Roosters semblent marquer une curieuse particularité, surtout vu leur patronyme et leur logo, en accueillant en leur sein une violoniste, mais que les fans de Charlie Daniels ne s’excitent pas tout de suite : la dame n’intervient ici vraiment que sur le dernier morceau du disque, une ballade qui lui offre un instant de solo. Par contre, elle semble s’insérer plus volontiers aux arrangements sur scène, ce qui laisse supposer une intégration récente ou intermittente.

Pour le reste, c’est plutôt du velu qui cadre beaucoup mieux à l’image virile que le groupe semble vouloir donner, comme semblent le prouver leurs vidéos disponibles sur You Tube, ce qui n’exclut pas les subtilités. Matthew Adams, le chanteur/bassiste du groupe possède ma foi un organe assez agréable et collant bien avec le style de la musique, un rock souvent sur tempo modéré (exception faite du boogie énervé « Rebel Again » et de l’endiablé et funkysant « I Like Me Rock »), effectivement très influencé par les groupes références du genre et laissant une belle part aux guitares du frangin Jamie et de son complice Jimmy. On y retrouve pêle-mêle du country, du hard blues, du rock’n roll, on reconnaît au passage dans la puissante ballade « Last Of The Real Man » à la fois l’hommage à « Tuesday’s Gone » la célèbre ballade skynyrdienne (le solo de basse en intro) et celui au cultissime « Freebird », du même album studio, (la fin échevelée avec les guitares en folie), on repère l’influence d’Ed King dans les arpèges sautillants de « Cocked And Loaded » qui comme d’autres titres laisse aussi une bonne place à l’expression des guitares, on plonge dans des atmosphères réellement sudistes comme celle qui règne dans l’espèce de rouleau compresseur peuplé de breaks de batterie typiques du rock sudiste « Bar Room Zombies », bref l’attachement revendiqué du groupe à la musique du Sud n’a rien de feint. Entre parties de ping-pong, envolées lyriques, soli successifs, riffs plus ou moins plombés, arpèges multiples et autres artifices, les amateurs de belles guitares vont pouvoir apprécier le menu et ces petits coqs de l’Indiana nous livrent finalement là un album rempli de promesses dont nous ne demandons prochainement qu’une éclatante confirmation. Ce disque mérite vraiment qu’on lui prête attention, et pour confirmation de leur talent, rendez-vous au prochain album de ces Nordistes convertis à la musique du sud.

Y. Philippot-Degand